Autant je vénère la scène italienne, autant la scène espagnole, c'est pas vraiment mon truc. La plupart du temps soit ça tire trop sur le métal/hardcore (genre Non Servium, pour ne citer qu'eux) ou sur le "punk à l'espagnol" (qui a au moins le mérite d'avoir un son bien à lui, mais bon j'aime pas ça quoi). A part quelques exceptions (notamment au Pays Basque, là ça ressemble à quelque chose !), ça me plait pas. Mais dans ces fameuses rares exceptions, c'est en général du très bon. Secret Army, dont je vais vous chroniquer l'EP Redemption, en fait partie.
Le groupe est composé de 3 gaillards catalans, Barcelonais pour être précis (les pointilleux et les casses couilles me diront que la Catalogne c'est pas l'Espagne, ce à quoi je répondrai immédiatement retourne bétonner ton littoral et cesses donc de me briser les burnes), avec un illustre composant de la scène puisque le batteur n'est autre que Willy d'Ultimo Asalto (exemple parfait du groupe "trop bourrin" espagnol, même si à la rigueur Ultimo Asalto ça me déplait pas). Mais toute ressemblance avec l'autre groupe de Willy (je voulais traduire le nom en français, pas de bol c'est connoté). En effet, ici pas question de grosse voix forcée, de son quasi-métal et tout le merdier qui va avec. Secret Army fait partie de cette catégorie de groupe qu'on aime chez Vengeance, et dont on a parlé auparavant à travers les chroniques du dernier Headliners, de Giuda et du premier 7" de Penny Cocks, à savoir la grande famille des groupes super mélo, limite pop, groupes qu'un de mes camarades avait qualifié de groupes homos (le mot est dit), et le groupe tient d'ailleurs son nom d'un gros pourvoyeur de musique homo de botre scène, puisque c'est le nom d'une chanson de Cock Sparrer (ou alors c'est une référence à l'OAS, et là je sais pas quoi vous dire). Eh bah les gars, oubliez tout ce que vous savez en matière de musique de la jaquette, Secret Army c'est surement le groupe le plus homo que j'ai jamais entendu. Même si les types qui forment le groupe sont tous neusks (si je m'en tien à la photo dans l'insert), y a assez peu de chose à voir avec la Oi! là dedans, on est même carrément plus proche du punk rock moderne, avec choeurs à l'octave, rythmique et solos bien mélo. Qui plus est c'est chanté en anglais, comme ça je comprend tout et en plus j'ai pas à supporter des textes en espagnol (ou pire, en catalan). Pour faire simple, si Penny Cocks avait réussi son dernier album (on en reparlera bientôt), ça aurait donné ce groupe là. Je suis pas vraiment familier avec toute cette scène punk rock actuelle, donc quand un pote m'a fait écouté le groupe la première fois, je m'attendais à une immonde chiotte sans nom. Eh bien je me trompais lourdement...
Le premier des 4 titres qui composent cet EP est "Hypocrites & Parasites", un long morceau (4:23), avec un intro guitare/batterie/violons (rien que ça) de quasi 2 minutes. En écoutant l'intro j'avoue que j'ai eu peur. Qu'est ce que c'est que ce truc ? Pourquoi j'écoute ça ? Mais à la fin de l'intro, je suis immédiatement rassuré. Ça part direct, c'est brut et sans compromis, le morceau est pour le coup assez streetpunk (putain je déteste cette catégorie à la con, c'est juste absolument pas défini, mais j'ai rien trouvé de mieux), mention spécial pour le départ de basse qui met bien tout de suite ! La voix est bien hargneuse, mais la rythmique est toujours bien mélo, et ça passe hyper bien ! Un morceau dont le nom résume assez bien le contenu, sur les faux-culs et les types qui utilisent les autres en les manipulant. L'EP commence bien !
Second morceau, "Flexhead", là par contre on est vraiment dans le punk rock, bien plus calme que le morceau d'avant, choeurs bien plus homo, tout ça tout ça quoi... Un morceau qui parle du quotidien d'un jeune type (punk ou skin), qui a pas grand chose mais qui fait avec, qui se saoul avec ses potes et qui vie sa vie au jour le jour. Un thème plutôt bateau, mais c'est bien écrit. Encore un bon morceau, même si j'aime moins que le premier.
Premier morceau de la face B, "1808", un morceau historique puisqu'il parle de la campagne d'Espagne de Napoléon (cocorico !) du point de vue d'un soldat qui va se faire pendre par les troupes de l'Empire, et qui se souvient des combats, de la liberté perdue et qui espère un avenir meilleur pour les siens. Un morceau musicalement assez proche de celui d'avant, avec une intro lente et calme, avant que ça accélère avec l'arrivée de la voix. On appréciera la basse de grande qualité tout au long du morceau, chapeau l'artiste ! Là aussi une chanson qui me plait bien !
Tres de Mayo, par Goya. Qu'est ce qu'on leur avait mit quand même aux Espagnols ! Ça leur apprendra à mélanger des moules et du riz !
Dernier morceau, celui qui donne son nom au 7", à savoir "Redemption". Et là les gars on et dans le pur punk-rock homo, hyper mélo, les choeurs sont 10 fois plus gays que sur les autres morceaux, et vous savez quoi ? Bah c'est 10 fois mieux, ce morceau est énorme ! Les paroles parle de mener un combat contre l'ignorance qui règne en ces temps dur, apprendre aux jeunes à être fort, bref améliorer la situation. C'est pour moi le meilleur morceau de la galette (même si ils sont tous hyper bien, mais celui là particulièrement !), c'est vraiment une bombe !
Question packaging, une bien belle pochette cartonnée, avec un tableau de scène de bataille napoléonienne (c'est les uniformes et la chanson "1808" qui me font dire ça), ça me fait penser à du Goya (vous savez, Dos de Mayo, tout ça), mais je peut pas affirmer que c'en est (donc je le ferrai pas. En tout cas c'est joli. À l'intérieur, un insert, cartonné lui aussi, avec paroles, remerciements (ils ont pas mal de monde à qui dire bonjour en tout cas !) et une photo du groupe (dans un décor pas franchement sympa, on dirait le devant d'un parking de grande surface pourri). Les ronds centraux reprennent des gravures (je crois, c'est peut être des dessins, je le souviens plus) de Goya (là par contre j'en suis sur) d'Espagnols torturés/demembrés/délayés par l'armée napoléonienne (fallait pas nou faire chier les gars). Pour nos amis atteint de collectionite, sachez que le vinyle existe en 4 couleurs (noir, blanc, jaune, transparent).
Voilà, une bien bonne découverte qui me réconcilie un peu avec la scène espagnole. Si vous êtes pas allergiques à la musique mélo et au punk rock, c'est du tout bon. Mais si la simple écoute d'un de groupe comme Crashed Out (avec qui Secret Army a d'ailleurs fait un split) ou Headliners vous donne une chiasse carabinée, passez votre chemin. Avant que j'oubli, sachez que les gars de Secret Army viennent de sortir un nouvel LP de grande qualité (encore plus homo que cet EP, fallait le faire !) que je m'efforcerai de chroniquer une fois que je l'aurai reçu.
Face A :
Hypocrites & Parasites
Flexhead
Face B :
1808
Redemption
TELECHARGER(qualité mp3)
Le chanteur est un madrilène exilé à Barcelone et qui chantait avec Begonia Bang Matu dans les Malarians!
RépondreSupprimerA écouter aussi, le premier Secret Army (10 pouce au titre éponyme)avec des chansons qui te claquent la gueule comme une bonne petite bifle!
penny cocks, c'est de la balle!
RépondreSupprimerPerso je préfère de loin Secret Army, après c'est une question de goûts hein
RépondreSupprimerJe ne savais pas que Riot Squad, Decibelios, Drunken Brawl, Gol Nord, Shaved Dogs, Oi! the Arrase, Rude Pride, Knock Out, Sospechosos Habituales pour ne citer qu'eux, faisaient du métal/hardcore...
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