lundi 23 janvier 2012

[Chronique] The Daltonz - Suedhead Rock (UVPR Vinyles - 2012)




Grosse actualité pour UVPR (enfin plus si actuelle que ça vu le retard que j'ai pris pour la chronique, mais bon c'est encore chaud), avec deux sorties en LP. D'une part The Headliners (un de mes camarades doit se charger de la chronique, me semble-il) et de l'autre, The Daltonz, dont on va parler ici.
Vingtième production d'UVPR (ça commence à faire pas mal !), on remarque dans cet album des changements par rapport au très bon premier EP de nos amis Normands (également sorti sur UVPR, dixième prod' du label). Pour commencer, tout ça est desservi par un meilleur son (grâce à un meilleur mixage ? À un régime uniquement basé sur des perfusions de Calva ? Que sais-je ?), le chant est plus articulé (et sur les morceaux en anglais, majoritaires sur l'album, ça fait la différence, oui madame), et la voix probablement un peu plus forcée, ce qui au final met plus de pêche dans le bordel, et c'est tant mieux. Musicalement, c'est toujours un subtil musique de Oi! 80's (désolé pour les amateurs de KrawallBrüder) et de punk rock (pour le côté mélodique). Ajoutez-y un peu de rock'n'roll, mettez moi tout ça mid tempo et ça vous donnera une bonne idée de la sonorité des Daltonz (ou sinon pensez The Templars, ça marche aussi). On notera qu'on alterne entre morceaux en anglais et en français. Maintenant que vous situez un peu le truc, passons aux chansons. De quoi ça cause, comment ça cause, est-ce que c'est aussi bien écrit que mes articles de grande qualité, tout ça tout ça quoi.

Nos camarades Normands niquant la société d'un air narquois et provocateur

Premier titre, "Dead End File". Guitare qui attaque direct, on entend bien la basse, la voix est bien pêchue. Un morceau, si j'ai bien compris, sur les ouvriers qui, en véritable boucs émissaires du capitalisme, subissent la loi du marché et qui, tel la jeune byrd moyenne après une soirée alcoolisée au bistrot, se font toujours niquer quoi qu'il arrive. Bonne introduction à l'album en tout cas, on sait à quoi s'attendre, et ça promet !
Viens ensuite "Ain't No Truth", qui ressemble plus aux morceaux de l'EP. Plus mélodique, avec une deuxième voix (dont je suis bien incapable de vous donner l'identité) qui contraste pas mal avec celle du chanteur, ça le fait pour moi ! Là on parle de la jeunesse désoeuvrée qui ferait n'importe quoi pour donner un peu de piment à sa vie.
Troisième morceau, "S.M.N.". Premier morceau en français, il était déjà sorti sur une compil' EP sortie avec un numéro d'UVPR? (puisque pour ceux qui ne le savent pas, UVPR c'est - ou c'était plutôt - aussi un fanzine, de grande qualité soit dit en passant), mais la version qu'on a ici est complètement retravaillée, remise au goût du jour. Pour la petite histoire la S.M.N. c'est la Société Minière de Normandie, un grand centre industriel du Calvados, aujourd'hui fermée. Premier constat, avec le chant en français, c'est encore plus lourd que les morceaux en anglais. Là on le sent bien l'influence Oi! 80's, pensez Brainwash (et pensez y bien parce qu'on va y revenir) avec une plus grosse voix. Y à break plus au moins au milieu de la chanson où le tempo ralenti, un peu comme dans le hardcore quoi (je dis ça, mais une fois de plus j'y connais pas grand chose en HxC, on manquera pas de me contre dire si j'ai tort). Un des meilleurs titres de l'album à mon avis !
Quatrième titre de la face A, "Mrs Justice", là aussi bien mélodique, cette fois c'est le côté punk-rock qu'on sent bien. un morceau sur la justice, comme l'indique le titre, et je constate à la vue des paroles que nos amis à la taille croissante ne sont pas des grands amateurs de robes de magistrat et autres comparution direct. Ça tombe bien, nous non plus
On enchaîne avec "Down The Terraces", sur le football et l'ambiance dans les gradins, tout ça avec des paroles Cockney Reject-esque. Certes le football est pas le thème le plus original dans la Oi!, mais la chanson est bien faite. On revient à des sonorités plus Oi! et à un chant plus forcé. Gros refrain sur ce morceau, avec des bons choeurs. Tout ça pour dire que le Stade Malherbe Caen Calvados Basse-Normandie c'est la grande fête.
On clos la face A avec une reprise de Brainwash, à savoir "Les Brigades de Sécurité". On a du mal à voir plus évident comme groupe à reprendre, puisque Brainwash est une sorte de légende Normande de la Oi! 80's (enfin si, pousse 5-10 ans plus loin et y a un célèbre groupe de Garçons Bleachés). Bonne reprise, dans l'esprit de l'original, le son pourri en moins ! Bien joué !
La face B commence avec "Suedehead Rock", qui donne son nom à l'album. Le morceau porte bien son nom puisque ça sonne plus rock'n'roll que le reste de l'album, on pourrait rapprocher ça de The Jam. Bon choeurs sur le refrain, bonne guitare, on remarquera la sympathique break basse-batterie après le solo de cette même guitare. Encore un bon morceau, comme ça on s'ennuie pas après avoir changé la galette de côté ! 
Viens après "Talking To Yourself", encore un morceau bien rock'n'roll, sur les politicards blindés de pognon qui vivent bien loin des vrais gens et qui ne peuvent même pas s'imaginer comment se passe la vraie vie (un indice, ni en yacht, ni dans un hôtel particulier à Saint-Germain des Prés). Là aussi c'est un des morceaux que je préfère.
Second titre en français, "La Oi!", sur la musique et sur la vie de tout les jours. J'annonce tout de suite, grosse tuerie. Refrain qui tue et que tu connais par coeur au bout de la 2ème écoute, des choeurs bien nice, rythmique bien aggressive, et paroles bien écrites, encore une fois, même si les morceaux en anglais sont vachement bien, ceux en français sont à mon goût un cran au dessus ! "Tu nous a pris pour des baltringues/Bobo moraliste à la p'tite semaine", ça c'est d'la punchline mon pote !





Suit "Concrete Ground", sur la ville et le sacré merdier qu'il y règne. Là aussi on a une deuxième voix, ça contraste bien. la particularité de ce morceau réside dans le phrasé. Sur les refrains ça m'a fait penser aux premiers trucs d'Agnostic Front, genre hyper saccadé et direct dans ta gueule, ça change du reste de l'album  et ça le fait. Et puis la voix qui monte sur le dernier refrain, je suis hyper fan (mon côté complètement assumé de fan de Rose Tatoo qui surgit à pleine vitesse surement)
Avant dernier titre de l'album, "Caught Up With The System", sur le système qui te détruit et qui te piège dans une routine qui te laisse dans un état semblable à celle du dindon-garou de Blood Freak (comprendra qui pourra). C'est plus lent que le reste de l'album, c'est quasi une ballade. les paroles sont bien, mais j'ai du mal à accrocher. Il fallait bien un titre qui me plaise moins sur les douze morceaux de l'album, ben le voilà.
Mais heureusement, je retrouve ma joie et ma bonne humeur dès les premières secondes du morceau suivant (dernier titre de l'album d'ailleurs), puisque ça commence par un sample ultra-mythique du film Un Singe En Hiver. Et je suis un grand fan de Jean Gabin, sachez le. Le morceau porte d'ailleurs le nom du film, et c'est, me dit-on amicalement depuis les lointaines terres de Nantes, une reprise de "Don't Do Anything At All" des Templars (le morceau est également sorti sur un récent tribute aux Templars d'ailleurs). Après ce sample de grande qualité une douce mélodie à la guitare attire mon attention, avant que ça parte en sorte de violence complète. Guitare über nice, encore la basse qu'on entend bien, des paroles qui te rentre instantanément dans le crâne, un refrain qui fini de t'achever au cas ou tu resistais encore, et un solo de guitare du plus belle effet, simple et extrêmement efficace. Je crois bien qu'on est en présence du meilleur morceau de cet album, et de l'un des meilleurs morceaux de Oi! française récent, rien que ça les gars ! J'ajouterai qu'après un morceau hommage à La Soupe au Choux et celui là qui fait référence à Gabin on peut espérer un tribute à Lino Ventura ou Alain Delon pour bientôt sur UVPR Vinyles.

La fameuse scène d'Un Singe En Hiver d'où est tiré les sample

Fini, les chansons, passons à l'emballage. Une jolie pochette façon esquisse au fusain  (dirais-je à vue d'oeil), représentant une ville avec une usine dans le fond (la S.M.N. ?) et un type en scooter au premier plan. Ça change des pochettes qu'on trouve habituellement dans notre milieu fraichement tondu, y a pas à dire ! Le dos de la pochette est dans le même esprit, sauf que j'ai pas réussi à discerner ce que ça représentait, si vous avez des suggestions merci de me les soumettre. Gros travail sur l'insert aussi : photos du groupe en noir et blanc, fond "brickwall", et des touches de rouge à certains endroits pour donner un peu de vie et de couleur à tout ça, le graphiste c'est pas pignolé ! On trouve bien entendu toutes les paroles, les habituels informations sur le groupes et remerciements, et on nous précise que les Daltonz bénéficient de l'aide de la mairie dans le cadre d'un soutien aux groupes du coin ! Le soutien du maire est donc loin d'être sommaire à pont l'Evêque !
Mes prédictions étaient justes, on a droit à un très bon premier album des Normands, ce serait bête de vous en priver, c'est un bel objet, et pour ce qui ne sont pas équipés de platine vinyle, il est vendu avec un CD qui contient tous les morceaux (comme c'est maintenant la tradition sur UVPR, ces gens là pensent vraiment à tout).


Face A
 Dead End File
 Ain't No Truth
 S.M.N.
 Mrs Justice
 Down The Terraces
 Les Brigades De Sécurité (Brainwash cover)

Face B
 Suedhead Rock
 Talking To Yourself
 La Oi!
 Concrete Ground
 Caught Up With The System
 Un Singe En Hiver


Je le mettrai pas tout de suite en téléchargement, on va lui laisser le temps de se vendre (et comme ça vous serez bien obligé de l'acheter bande de rats !), vous pouvez le trouver sur le nouveau web store d'UVPR

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