mardi 18 octobre 2011

[Chronique] Paris Violence - Le Vent Divin Souffle Toujours MLP (Autoprod - 2008)






Avant de démarrer cette chronique, j'aimerai réagir à la chronique de Old Firm Casuals. S.H.A.L.F. vaincra ! Voilà c'est fait.
On s'attaque à un groupe controversé (du moins au sein de la "rédaction"-si j'ose appeler le trio de bras cassés qu'on forme une rédaction- puisque mes compères trouvent que c'est une chiotte), Paris Violence.
Pour ceux qui viennent d'arriver (ou qui habitent sur Mars), Paris Violence c'est le one-man band (enfin ils sont toujours au moins deux, puisque c'est un type arborant un impeccable look d'ingénieur informaticien répondant au doux nom de Sylvain Villa-des-Bains qui fait le clavier sur la plupart des morceaux -du moins ceux qui sont récents-, et que plusieurs types ont collaborés sur des morceaux/albums) poètico-dépressif de la scène française, un mélange entre Louis-Ferdinand Céline, Renaud et Condemned 84 (je dis Condemned parce que c'est le premier groupe de Oi! qui me vient à l'esprit, n'y voyez pas une tentative de rapprochement au niveau musical entre les deux de ma part), le tout avec une boîte à rythme, né en 1994, avec plus ou moins 8000 trucs sortis depuis la naissance du groupe (précisément 34, sans compter les apparitions sur des compils et les productions sorties/ressorties sur différents formats, avouez que pour 17 ans d'existence c'est plutôt pas mal), et on y parle d'à peu près tout, de l'insurrection de Budapest en 1956 à l'institut médico-légal de Paris, de Ungern Sternberg à Paris XIIIème (tu connais !) et son quartier chinois. je vais pas vous faire une discographie/biographie complète du groupe, d'une j'ai ni le temps ni la foi, et de deux on trouve tout ça sur le site du groupe et c'est bien fait.

Flav' dans toute sa splendeur, notez le drapeau impérial japonais sur le bomber allié à ce look digne d'un fan hardcore de KrawallBrüder !


Sur ce Mini-LP, on a d'ailleurs droit à un sujet plutôt inattendu pour un groupe de Oi!, puisque le thème de la galette est le Japon Impérial. Mais attention, pas seulement celui des samouraïs. L'ami Flav' pousse jusqu'au Grand Japon de la Seconde Guerre Mondiale (rien que ça), une période plutôt délicate donc (c'est pas moi qui le dit, c'est l'Histoire). Faut croire que chez Vengeance on est dans un cycle japonais !
Un choix qui peut surprendre donc, et c'est aussi le cas de certaines chansons de ce MLP. Mais tout d'abord, petite précision : ce disque contient 8 morceaux, dont 3 qui avaient déjà été sorti en 2005 sur l'EP Les Mondes Flottants (sur le Japon aussi), et qui ont été ré-enregistré pour l'occasion. On attaque avec "Adieu Camarade", une sorte de bombe atomique (avouez que c'est le qualificatif parfait quand on parle du Japon !). Ça parle des kamikazes (les originaux, les samouraïs du XXème siècle, pas les barbus qui se font sauter dans une camionnette sur un marché de Bagdad), plus précisément d'un pilote qui voit partir son frère d'arme pour un dernier vol, tout ça pour la gloire du Japon. Ce genre de morceau qui déborde l'héroïsme, putain moi ça me prend aux tripes, j'en ai limite la larme à l'oeil sur le refrain ! Tout ça est appuyé par une musique tout aussi héroïque, ça sonne complètement japonais (faut dire que le mariage guitare+synthé, là il passe tout seul !), vous aurez compris, ce morceau c'est la dérouillade totale !
On passe ensuite à "Bushidô", un des morceaux ré-enregistré pour ce vinyle. Comme l'indique le nom, on y parle des samouraïs, de vrais (le Bushidô étant, en gros, le code moral du samouraï). Même recette que le morceau précédent au niveau musical, avec plus de synthé (ça doit être ça qui fait Japon Impérial, parce que là aussi on est plongé dans l'ambiance), et niveau paroles, ben c'est les principes du samouraï, avec tout le folklore qui va avec (on a droit aux Tennô Heika Banzaï!, le salut à l'empereur, à la fidélité extrême et le combat). Pas mon morceaux préféré de l'album, mais tout de même sympa !
Ensuite, "Sous Le Pavillon Impérial". Là aussi, j'ai le coeur qui se serre. C'est complètement héroïque (genre sur le dernier couplet, où Flav' nous conte que même si la capitulation est proche, les samouraïs de 1945 se battront jusqu'à la mort), c'est l'exaltation totale du Japon. Franchement, je pense qui si Paris Violence avait été un groupe japonais, ce morceau aurait suffit à catalogué le groupe comme RAC, tant le morceau à un aspect patriotique, voir nationaliste (et ça c'est mal), y a même un passage sur la guerre de Mandchourie.
Ça enchaîne sur "Caste Guerrière", le morceau qui me plaît le moins, la musique est bien mais la voix est hyper chiante, on s'ennuie je trouve. C'est le deuxième morceau ré-enregistré, et ça parle de nouveau des samouraïs et de leur way of life de mangeurs de nouilles à chignons.
Viens ensuite "Discipline de l'Âme". Là on a même droit à de la flûte japonaise (du Shakuhachi ça s'appelle, me souffle-t-on dans l'oreillette), c'est toujours sur les samouraïs et leur code de conduite, ce morceau me plaît déjà plus que le précédent, c'est plus pêchu !
Au tour de "Du Haut De La Falaise", dernier des trois morceaux ré-enregistrés. Là on à droit au parallèle entre un samouraï se faisant hara-kiri, d'un kamikaze et d'un officier qui tente de galvaniser ses troupes. Comme les autres morceaux, c'est bien écrit et la musique est sympa, même si là le Japon Impérial je commence à en avoir ras le saft.
On arrive au titre qui donne son nom au MLP, "Le Vent Divin Souffle Toujours". On renoue avec l'héroïsme du premier morceau, même si ça donne moins envie de planter son Ki-51 sur un porte -avion américain. Celui là est particulièrement bien écrit je trouve. Comme le nom le laisse deviner ça parle bien évidemment des kamikazes (kamikaze signifie en japonais "vent divin").
Pour finir, Flav' nous a concocté une adaptation en français de "Doki No Sakura" (il n'a d'ailleurs pas changé le nom), le chant des kamikazes. Et là c'est l'apothéose. Du même niveau qu'"Adieu Camarade", ça transpire à la fois le courage, le refus de se rendre et la résignation. Une ode à la camaraderie et au dévouement ultime. Le synthé (allié à la guitare), fait une fois de plus des ravages. Le morceau est clos par un sample du chant en japonais, qui est soit dit en passant hyper lourd, d'ailleurs je vous le met à la fin de la chronique.
Tout ça viens avec une pochette ornée d'une photo en noir et blanc d'un pilote japonais portant fièrement la bannière du Soleil Levant en bandeau. C'est accompagné d'un insert avec toutes les paroles et quelques photos un peu folklo, genre des peintures de samouraïs, un photo de Yukio Mishima (le contraire m'aurait étonné tant l'écrivain était l'incarnation des samouraïs), d'autres de soldats et de pilotes japonais, un avion qui plonge et... un patch SSS, les fameux Samurai Spirit Skinheads japonais (d'ailleurs je trouve que ça ressemble au symbole de Casapound Italia), dont une bonne partie des groupes de Oi! locaux Sledge Hammer, Ouka, Ikazuchi ou Bull The Buffaloes, mais pas Cobra ni, jusqu'à preuve du contraire, Youth Anthem, comme a put le dire un site d'extrême-droite très mal informé apparemment) se réclament. Pas de rond centraux, mais un drapeaux du Japon Impérial collé sur la face A. J'allais oublier, tout ça est limité à 200 exemplaires (j'ai le 197ème), donc n'espérez pas trop le trouver. 
Un bon album de Paris Violence (mon préféré avec Mourir En Novembre à vrai dire), plein de samouraïs, de kamikazes et de guerriers courageux. Certes ça peut paraître étrange et extrême comme sujet, mais personnellement j'accroche à 100%. De plus, j'ai du mal avec les dernières productions de Paris Violence, ça me plaît de moins en moins (quoi que ça avait l'air de s'améliorer sur l'EP Rivages De La Tristesse, encore un nom qui donne le sourire tiens...). Même si Paris Violence c'est pas votre tasse de thé, essayer quand même de jeter un oeil (ou plutôt une oreille) à ce disque, à mon avis il vaut vraiment le coup. Si vous aimez, n'allez pas pour autant vider les réserves de saké du restaurant japonais du coin (qui n'est sûrement pas tenu par des Japonais de toute façon) et vous faire hara-kiri (encore que, vas-y khouyo, plante toi ton katana en plastoc' dans le bide, ça fera plus de place sur Terre pour moi). Si Flav' pouvait faire plus d'albums comme celui ci et arrêter de faire des pressages à 50 exemplaires à 35€ avec des noms de chansons digne du dernier Frakass, tout ça pour faire du collector (faut vraiment être con comme un tankiste poitevin pour acheter un truc récent à ce prix là !), ce serait pas plus mal. Après moi je dis ça je dis rien hein...
Sur ce, Tora ! Tora ! Tora !


Face A
 Adieu Camarade
 Bushidô (version 2007)
 Sous Le pavillon Ancestrale
 Caste Guerrière (version 2007)
Face B
 Discipline De l'Âme
 Du Haut De La Falaise (version 2007)
 Le Vent Divin Souffle Toujours
 Doki No Sakura




TÉLÉCHARGER (qualité MP3)


Le fameux "Doki No Sakura", chant des kamikazes, dans sa version originale

3 commentaires:

  1. Même si je fais partie de ceux qui ont du mal avec Paris Violence, bonne chronique, et au moins je l'aurais écouté.

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    1. Excellent ! Vraiment merci pour cet article et encore plus pour l'album en MP3 !!

      Est-ce que tu n'aurais aussi les bonus tracks de la version CD ?

      Si ça fait pas trop, aussi où trouver les paroles, parce que j'ai beau chercher, je ne trouve rien sur le net.

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    2. Malheureusement non, j'ai que la version vinyle, j'ai vu que tout ça été ressorti en CD y a pas si longtemps que ça, mais j'achète que très rarement de CD... Donc faudra se contenter de ceux qui sont sur le vinyle, mais si je tombe dessus je ferai un petit edit avec les morceaux bonus

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