On aurait peut-être du attendre la fin de l'année pour faire ça mais la tentation était trop grande et nous vous livrons donc notre compilation des 12 meilleurs titres Oi! de 2011 et 2012 (jusqu'ici). La sélection ne fut pas des plus simple et il ne s'agit que de titres sortis en 2011 et 2012! Nous aurions aimé rajouter pleins de groupes qui méritent le détour mais on a du se limiter a 12 titres, malheureusement. Des USA (Sidney Ducks, The Broadsiders et Noise) jusqu'au Pays Basque (The Last Strength) en passant par la Suède (On The Job, The Clichés), nous avons essayer de sélectionner les groupes qui ont le plus marqué ces dernières années et qui, on l'espère laisseront leur trace dans l'histoire de la Oi!
01 - The Headliners - We Are The Headliners
02 - The Broadsiders - Mid-City Martyrs (Redux)
03 - Pinta Facile - Io Non Ci Sto
04 - Noi!se - Brothers In Arms
05 - The Clichés - We Won't Change
06 - The Daltonz - Un Singe en Hiver
07 - Stomper 98 - ISP , One Crew, One Family
08 - On The Job - 1680
09 - Sidney Ducks - He Lives For Today
10 - Bombardiers - Pour Elle
11 - The Last Strength - Como Ayer
12 - Giuda - Get It Over
Mention spéciale quand même pour les groupes Français et UVPR pour avoir sorti d'excellentes prods en 2011, et désolé pour tous les autres groupes qu'on aurait aimé mettre (F.A.V.L, 8°6 Crew, Antipati, The New Chords, Offensive Weapon, Perkele,The Templars ,Gonna Get Yours, Old Cunts,etc...)
Il semblerait, cher(e) lecteur(trice),
que ton immuable désir de voir le nombre de nos chroniques de oi!
française augmenter soit enfin sur le bon chemin ! En tout cas
la présente chronique est un bon début pour peut être rééquilibrer
un peu la balance. Comme ça tu seras content et t’arrêteras peut
être un peu de nous les briser avec tes envies à la con !
Tu te souviens donc sûrement de ma
prodigieuse chronique de la démo d'Envers et Contre Tous que je
concluais en apothéose par l'annonce de la formation d'un tout
nouveau groupe issu des West Side Boys, d'Envers et Contre Tous et
plus généralement de la joyeuse bande d'alcooliques de Jussieu. C'est toujours un peu spécial de chroniquer un disque sorti par des potes proches mais n'ayez crainte, tel l'arbitre italien je ne dévierai sous aucuns prétextes de mon noble devoir!
Hé bien après plusieurs mois d'une
insoutenable attente je possède enfin un exemplaire de leur toute
fraîche démo et j'en fais ici la chronique en exclusivité !
Non non ne me remercie pas jeune homme, le sourire béat de bonheur
que je vois apparaître sur ta face bovine suffit déjà amplement à
me satisfaire.
Les plus érudits d'entre vous feront
rapidement le lien entre le logo et le nom du groupe et il m'est donc
inutile d'en dire plus sur leur admiration démesurée pour les
grands chanteurs homosexuels des années 80 françaises. Bon mais mis
à part ça Toholl's ne barbote pas dans le même pédiluve musicale
pour autant, bien que leur mélange de oi! 80s et de punk français
période fin 70 ne soit pas sans nous rappeler cette période où
nager en docs n'aidait pas beaucoup à flotter.
Toholl's nous balance 8 titres qui oscillent entre ces
deux influences majeures, le chanteur étant particulièrement
influencé par des groupes comme les Olivensteins (particulièrement
pour les textes) ou les Nips pour le débit et une section musicale
qui essaye de tirer tout ça vers de la oi! plus classique, voir
basique ! Le mélange n'est pas inintéressant et accouche de
titres toujours très drôles, souvent efficaces et parfois un peu
bancales qui respirent néanmoins l'authenticité et la schoenbrau
renversée sur un banc sale un soir d'été.
Tout d'abord un grand bravo pour la
pochette à l'humour particulièrement potache qui me plaît
beaucoup. Détourner le Père Noël Est Une Ordure (qui reste quand
même un film et une pièce très droles) c'est l'apogée de l'humour
franchouillard au 7ème degré et c’est surtout une belle preuve
d'auto dérision, ce qui manque un peu trop dans la scène oi! où le
sérieux testostéroné a tendance à être sacrément ennuyeux à la longue.
On commence tout ça avec Skin des
Années 10, un excellent titre oi! dont les très bonnes paroles
abordent honnêtement la vie des skinheads de notre belle année
2012, 30 ans après 82, alors que beaucoup se raccrochent encore à
des références mortes et oubliées pour vivre un trip anachronique.
« Skin des années 10 tu te sens perdu ici bas
Tu te demandes
parfois comment t'en es arrivé là
Une photo jaunie accrochée à
ton mur
Te rappelle un monde que t'as pas connu ».
Un des rares morceaux de la démo qui
sonne oi! à 100 % (et donc un des plus sérieux également).
Un peu plus de dérision pour la suite
avec Un Mec En Porte-Jarretelles, qui raconte de manière très drôle
l'histoire d'un copain que l'on voit changer et se travestir. Le
texte est vraiment bien foutu et le morceau est très efficace avec
ses chœurs à chanter entre potes et son humour potache.
Et puis voilà Jussieu, l'hymne
nostalgique d'une époque révolue où la joyeuse bande de punks et
de skinheads de Jussieu trainait tous les soirs à se tuer le foie
avec de la mauvaise bière sur les bancs devant la fac des sciences.
Un morceau très émouvant et très sympathique qui rappellera sans
peine de bons moments à ceux qui ont déjà eu l'occasion de
s'attarder sur cette place. Un super morceau à chanter bras dessus
bras dessous avec de vieux potes de bitures.
« Cet été je
veux retourner à Jussieu !
Les neuskis complètement torchés
et les keupons sous LSD !
Aliaaaloooo aliaaloooo ooooo»
On continue avec un autre morceau très
second degré, très Olivensteins : Nanarchiste. Un vieux anar
raconte sa vie, son obstination, ses délirs. Encore un fois c'est
très bien écrit et c'est très drôle et aurait pu s'en peine
figurer à côté d'autres morceaux punks et provocants de la fin des
années 70. Le refrain est particulièrement réussi avec des choeurs
complètements ridicules de pop homosexuel et je ne peux pas
m’empêcher de sourire à chaque fois que je l'écoute.
Six Minute Pour Une Turlute est le
parfait exemple de ce mélange de oi! premier degré et de punk à la
con. Un morceau musicalement très oi!, qui rend d'ailleurs
plutôt bien même si ça reste très basique et un texte très
décalé sur un type qui va se faire pomper en loucedé par une
prostitué et qui a bien du mal à tenir 6 minutes. Je me répète
mais le texte est vraiment excellent et faire du second degré à la
Reich Orgasm ou Trostskids sans tomber dans le graveleux (donc pas comme Trostskids) n'est pas
toujours évident, donc encore bravo !
« Elle se met au
travail pour faire lever ma pine,
Elle a la main qui jour de la
mandoline,
Si je rentre trop tard ma femme aura des doutes,
Je dois
vite lâcher jusqu'à la dernière goutte »
Sixième morceau, L'Elastique, et sans
doute celui qui m'a le moins convaincu, rien de très entraînant
ici. Un morceau assez lent avec pourtant un refrain plutôt bien
foutu mais qui peine à me convaincre. C'est dommage parce qu'encore
une fois les paroles sont très drôles et décrivent le supplice que
fait subir une femme cruelle aux hommes qui tombent sous son joug.
« Elle enroule un élastique autour de ce que l'homme a de plus
fragile
Si son moindre désir n'est pas exaucé elle n'a qu'à tirer
sur le fil »
Rock'n Roll Morback est un parfait
mélange de texte à la Reich Orgasme et de diction batracienne du
13ème arrondissement. J'aime beaucoup ce morceau, pure esprit année
80 où la déconne était la norme. On sent qu'il se sont bien marrés
à l'enregistrer et en tendant l'oreille on peut percevoir les cris de joie des membres du groupe déguisés en cows-boys homosexuels, jouant à moitié nus à la marelle dans une cave du 12ème.
J'ai d'abord cru que cette dernière
chanson, Just Another Oi! Band, était une reprise d'un quelconque groupe anglais mais je
crois bien que non. Un super titre de oi! anglaise à l'ancienne au
texte très négatif sur l'état de la scène oi! actuelle, qui ne
fait que reproduire des clichés mille fois ressassés sur une
période depuis longtemps révolue. Un excellent titre.
« And
it's just another oi! band
And I can't hear nothing new »
Toholl's a le mérite d'être un groupe sincère qui ne se prend pas la tête, qui fait du punk comme on en faisait au début, avec des potes qui savent mieux boire des bières que jouer de la musique, qui fait de l'humour potache et sexuel mais pas vulgaire, bref qui fait bien plaisir même si ça leur ferait pas de mal de bosser encore un peu d'ici leur prochaine production!
Le groupe a encore quelques démos (mais plus pour longtemps, c'est parti comme des petits cachetons dans une teuf) et vous pouvez le contacter sur leur facebook ou directement par mail à toholls@hotmail.fr
En ces temps d'élections et de mise à l'épreuve des joies de la démocratie moderne, nous chez Vengeance, on a décidé d'être complètement totalitaire. On a bien vu, selon le sondage qu'on a posté, que vous vouliez plus de nouveautés Oi! françaises. Depuis qu'on l'a lancé, on a pas publié un seul truc français (faut dire qu'on achète quasiment que du vinyle et que niveau sorties françaises c'est un peu la dèche en ce moment...). Pour continuer sur la voie emprunter par mes camarades rédacteurs, je vais donc m'évertuer à en avoir rien à foutre de l'avis de la populace et chroniquer une sympathique vieillerie transalpine (mais tout de même c'est de la Oi!, donc je respecte 1/3 de votre choix, c'est déjà beaucoup). Pour une fois je vais faire deux entorses aux règles qu'on c'était fixé entre nous : je vais chroniquer un truc que je possède pas (ça mes deux collègues l'on déjà fait avant moi, donc à la rigueur c'est pas grave), et qui plus est un truc politique (on a déjà chroniquer des groupes engagés politiquement, mais en général les textes et les types restent soft où ne mêlent pas ou peu ça à leur musique). Et là en plus c'est pas qu'un peu. On a ici du gros rouge qui tâche, le couteau entre les dents, le rideau de fer qui va de Stettin à Trieste, death to America, tout ça tout ça quoi. Aujourd'hui je vais vous présente Erode, le groupe italien d'extrême gauche qui en fait toujours trop, auteur de l'hymne anti-berlusconien "Evviva Il Cavaliere" (entre autre).
Une cover de "Evviva Il Cavaliere" par le groupe romain de reprises The 80's
Né au milieu des années 90 à Côme, sur les cendres d'Asociale (cherchez dans mes premières chroniques, c'est tout simplement indispensable comme groupe si vous prétendez vous intéresser à la Oi! italienne) et de Crash Box (un groupe punk hardcore des 80's), le groupe se caractérise par le fait que ses membres soient ouvertement hyper-politisés, alors qu'à l'époque la tendance était plutôt à l'apolitisme sans bornes (et pas sans burnes, je vous vois venir). Comment je pourrais vous qualifier ça ? C'est de la Oi! à l'italienne, pas bourrin, assez mélo (ça c'est la grande particularité du rital, c'est hyper chantant comme langue), une guitare solo qui passe bien, gros choeurs, une voix rageuse mais pas forcée, et surtout les paroles c'est le grand soir quoi (pas le film de merde avec Poelvoorde qui vient de sortir, la révolution totale et sans concession plutôt, mais on en reparlera plus tard). Pas la moindre trace d'influence rock'n'roll/hardcore/mes burnes dans un plat à tajine, sur ce 7", c'est de la Oi! à l'ancienne, et finalement c'est pas plus mal comme ça, ça va bien avec l'esprit du groupe. Sorti en 1996, c'est la deuxième prod' du groupe après le EP Orgoglio Proletariato, sorti un an auparavant
La face A du vinyle s'ouvre sur "Europa". Ici pas question de récit germano-Hitlerifiant ni d'espace Schengen, loin de là. Pour vous faire un résumé rapide, on y parle des sciaccali d'Occidente (les chacals de l'Occident, rien que ça), d'Europe prolétaire et révolutionnaire et de renvoyer l'Oncle Sam à coup de pied au cul et par la même occasion de sortir de l'OTAN. Vous voyez le truc quoi, on fait pas dans la demi-mesure. On adhère ou pas au message, mais musicalement c'est quand même pas mal pour un morceau d'ouverture !
Deuxième titre de la face, "Frana La Curva", une chanson que tout ultra italien digne de ce nom se doit de connaître. Ça parle de calcio, mais pas de ce qui se passe sur le terrain, plutôt des tribunes. C'est rien de plus rien de moins qu'une apologie du dérouillage en règle des forces de l'ordre (allègrement traitées de figli di puttana au passage, toujours beaucoup de retenu dans les paroles d'Erode, c'est ça qui me plait). "Se dev'esserci violenza che violenza sia, ma che sia contro la polizia" ("si il faut qu'il y ait de la violence qu'il en soit ainsi, mais que ce soit sur la police"), voilà le sujet quoi. Un gros hymne si vous voulez mon avis.
La face B démarre avec "Pro Patria", un hommage rendu à l'équipe de Busto Arsizio, que les types d'Erode supportent. Pro Patria c'est le nom de l'équipe, et quand on sait de quoi sont composées les tribunes du club (de camerati comme on dit de l'autre côté des Alpes, des fascistes quoi), c'est assez marrant de voir qu'un groupe comme Erode fasse une chanson dessus. Ils devaient pas aller souvent au stade ! Ce détail mis à part, la chanson parle de l'attente insoutenable jusqu'au dimanche pour aller au stade, hurler l'amour de son club (toujours avec deux trois allusion prolétaro-communistes, on se refait pas hein), c'est hyper bien joué, gros choeurs, fort potentiel hymnesque, et en plus adaptable à plus ou moins tous les clubs de football (suffit de remplacer les "Pro-Pa-Tria, Pro Patria !" du refrain par le nom du club de ton choix et t'as de quoi chanter au stade, Jean-Mi).
Dernier titre du 7", et pas des moindre, "Stalingrado". Je vous laisse deviner de quoi ça parle, et vu l'engagement politique du groupe, de quel côté de la Volga il se situent. D'ailleurs ils le disent eux même, "Al Volga non si arriva" ("ils ne passeront pas la Volga", pas les Ewoks, plutôt la Wehrmacht), pour le drapeau rouge et le prolétariat et tout le folklore qui va avec. Un bon vieux morceau masturbatoire style "j'y étais pas mais si j'y avais été j'aurai fait pareil" comme on les aime (ça c'est bien la spécialité des groupes "extrêmistes" tiens). Pour faire court, c'est le meilleur morceau du disque je trouve. Guitare qui dérouille, bonne basse, le phrasé assez inhabituelle, deux voies sur le refrain, bref, un tube de plus.
Pour ce qui est de l'artwork, vous l'aurez constaté vous même, c'est dans l'esprit des paroles : sobriété. Le bon vieux soldat soviétique qui plante le drapeau de l'URSS sur le Reichstag, en noir et blanc avec, ô surprise, la faucille-marteau en rouge pour appuyer un peu le bordel histoire que ce soit bien clair. Un disque tout aussi incroyable (la première fois que je l'ai écouté je savais pas si c'était une blague ou si c'était sérieux tellement ça me semblait too much, limite ridicule !) qu'indispensable. Tout ça a bien évidemment été écrit et réalisé après la chute de l'URSS, sinon c'est pas marrant hein !
On notera que le groupe c'est récemment reformé et a sorti un nouveau morceau. Le genre a quelque peu changer, puisqu'on est plus proche de la new wave qu'autre chose, mais les themes restent les même puisque c'est un morceau sur Ulrike Meinhof, de la Rote Armee Fraktion (la Fraction Armée Rouge en français, si je vous dit la bande à Baader ça vous parlera peut être plus, des terroristes d'extrême gauche quoi). Va savoir pourquoi, Blogger refuse de me l'afficher dans l'article, alors vous pouvez la regarder ici. Attention, musicalement ça rien à voir avec les morceaux des disques précédents. Et je vous l'ai surement déjà dit dans une news précédente, mais autant en reparler, un intégral en vinyle du groupe sortira dans l'année (je sais ni quand ni chez qui, mais ça sortira, m'a t'on assuré). Voilà tovarich, j'espère que ce morceau te plaira, dans le cas contraire tu iras miner du granit jusqu'à la fin de tes jours dans un camp de travail en Sibérie (ou un stage intensif axé sur le thème "toi aussi montre ton respect de la presse" avec Jean-Luc Méchancon) pour affront aux principes de la Révolution. Mes salutations distinguées !
C'est ce qui t'attends si tu n'adhères pas au message d'Erode, vile social-traître !
Nos plus fidèles lecteurs se
souviennent sûrement de la chronique enthousiaste que j'avais rédigé
à l'occasion de la sortie du premier EP de Sydney Ducks, Straw Dogs,
hé bien voici son petit frère puisque les californiens ont remis
quelques coups de rein pour la sortie de ce nouveau 2 titres sur
Pirate Press.
Tout d'abord un grand bravo pour la
pochette et l'artwork, ça fait plaisir de voir un beau truc, un peu
chiadé et original. L'idée de la bouche d'égout est excellente
mais avoir en plus découpé des trous pour que l'on puisse voir la
photo du groupe imprimée sur la pochette interne l'est encore plus !
Les 5 zicos de San Francisco nous observent à travers les barreaux
comme du fond de leur cachot jusqu'à ce que l'extraction de la
pochette ne les en libère, joli symbole !
Niveau zik on n'est pas déçu non
plus, deux supers morceaux entre oi! à la Templars et refrain punk
rock (bon punk rock!), bref ça déboite !
Et le top c'est que, pour une fois dans
la oi!, les thèmes des chansons sont, en plus d'être bien mis
en musique, originaux, historiques et intéressants ! (oui ça
fait beaucoup!).
On commence avec Esprit de Corps, le
titre qui donne son nom à l'EP. Un super morceau, rien à dire,
guitares péchues mais rock'n roll, voix oi! mais pas trop, super
refrain, bref super !
En plus c'est toujours marrant
d'entendre un anglophone chanter des bouts de phrases en français.
Si j'ai bien compris il s'agit d'un texte sur la bataille de Varsovie
de 1920, qui marqua la fin de la guerre entre la Pologne et la toute
nouvelle Union Soviétique et qui surtout marqua le début de la paix
pour la Pologne enfin indépendante (ça n'allait pas durer!). Un
thème original et intéressant je vous dis !
Le deuxième titre, Joaquin Murrieta,
est en espagnol et est toujours aussi excellent. Il s'agit
apparemment de l'adaptation d'une chanson populaire mexicaine « Corridode Joaquin Murrieta » qui parle de la vie romancée du bandit, qui se défendit contre les attaques racistes des américains.
Il est considéré comme une sorte de Robin des Bois californien bien
qu'il n'ait vraisemblablement été qu'un pilleur de convois lors de
la ruée vers l'or au milieu du 19eme siècle. Bref encore une très
bonne et originale idée de chanson !
Tu sais déjà, cher lecteur (ou chère
lectrice, il paraît que y a des meufs qui s'intéressent à la oi!,
nourrissons la légende) que j'aime divaguer sur les noms des groupes
que je chronique et qu'il m'arrive même parfois d'en tirer des
calembours plus ou moins réussis... bon très bien mais là j'avoue
être un peu perplexe. J'ai d'abord cru avoir affaire à un club de
manucures d’Europe de l'est et je m’apprêtais donc à sortir
pleins de supers vannes sur les skinheads, les ongles et tout ça...
nous aurions beaucoup ri croyez moi ! Puis jme suis dit que
j'allais quand même me renseigner vite fait histoire d'éviter de
passer pour un con vu que les expressions anglophones sont parfois
difficilement compréhensibles à première lecture.
Du coup, comme tout le monde, jme
retrouve sur wikipedia à essayer de piger ce qu'un prof de lettre
bourré du Massachusetts a bien voulu tenter de dire sur le sujet.
Aaaah nails, ça peut vouloir dire « clous » aussi !!
Aaaah... d'où le lien avec le marteau ?! Putain tout
s'explique.
Il s'agirait donc d'une métaphore
particulièrement astucieuse pour dire « lorsque l'on a un
marteau on voit tous les objets comme des clous » ou plutôt
que nos intéractions avec notre environnement est influencé par
l'objet que nous utilisons pour interagir.... Un peu comme quand tu
changes la couche de ton petit neveu avec la tondeuse à gazon quoi.
Enfin bref fermons cette lourde
digression linguistique et intéressons nous à ce groupe de Boston !
Boston c'est cool, c'est sur la côte
Est, y a pleins de supers universités, de supers pubs, des groupes
de hardcore bien méchants et des irlandais qui font du punk... et
puis y a des skinheads aussi qui font de la musique !
Apparemment existant depuis le début
des années 2000 et formé d'anciens membres de Close Call et Fit For Abuse, qui faisaient dans le bon hardcore old school au cours des
années 90, il s'agit pourtant de la première production arrivée jusqu'à
moi de Hammer And The Nails (et apparemment leur première vraie
production tout court).
5 titres sur un maxi EP (j'aime bien ce
format) avec une pochette plutôt bien réussie constituée de
gravures de la Renaissance (je suppose) montrant une scène de
tortures et de supplices divers (pendaisons, crucifixions, immolations
et j'en passe...) , c'est plutôt sympa.
Autant être franc dés le début, j'ai
beaucoup aimé cet EP, on retrouve de la oi! américaine violente et
relativement lourde (efficace quoi)) avec pourtant un jeu de guitare
solo (et surtout un son) plutôt original (qui rappelle un peu
Templars mais pas vraiment) qui me fait parfois penser à Bad
Lieutnants au niveau du son (oui je sais y a vraiment aucuns rapports
entre Alteau et Boston !).
Bref! le skeud démarre avec
d'inquiétants roulements de tambours tous droits sortis d'une scène
d’exécution publique d'un film moyenâgeux ou d'un péplum
quelconque des années 60 (les plus cinéphiles peuvent penser à la
scène d’exécution d'Esméralada dans le Notre Dame de Paris de
1956), ça met dans l'ambiance.
Et puis bam on démarre fort avec Ten
Fingers qui est une incitation à peine voilée à envoyer chier les
arrogants de l'upper class et à bien niquer leur race comme dirait
pipa, un bon morceau bien violent.
Et puis on continue avec le meilleur
morceau de l'EP à mon avis, Set To Ruin, et là on comprend les
influences hardcore dans le refrain (même si le morceau n'a rien de
hardcore hein!), super efficace, super véner avec une super guitare
solo (et c'est rare que je dise ça!). Une chanson plutôt triste et
négative, un constat amer sur la vie qui n'est qu'un perpétuel
combat et une succession de souffrances... on aurait pu le transposer
en français et en faire un morceau d'Hardtimes premier album, c'est
dire !
Et on conclue cette face avec Faux,
encore un excellent morceau avec un message un brin agressif envers
les traîtres et les bâtards. C'est bien fait, c'est un poil plus
chanté sur les refrains, bref c'est excellent !
La deuxième face démarre bien
lourdement avec Icepicks, qui n'est pas un morceau sur l'alpinisme
hivernal mais sur le sort réservé aux ennemis, à ceux que l'on
déteste. Alors j'ai pas bien compris de qui il s'agissait vraiment
mais ce serait plutôt les ennemis de la nation, ceux qui veulent la
faire chavirer. Un thème plus américain malheureusement mais le
morceau est bien quand même.
On conclue tout ça avec Sleeping
Giant, encore un super morceau, jme répète un peu mais celui-ci est
intéressant. Le géant évoqué dans la chanson est l'ennemi de
l'amérique qu'était à l'époque de la guerre froide le bloc
communiste et qui fut utiliser comme excuse par le gouvernement
américain pour développer pleins d'armes inutiles... et le géant
se réveille sous une nouvelle forme, l'histoire se répète et le
pire est à venir... J'espère ne pas mal interpréter ces paroles
mais ça me paraît être le message le plus intelligent que l'on
peut en tirer.
Tout ça pour dire que cet EP vaut le
coup de s'y attarder et même si je peux comprendre que le son puisse
interpeller à première écoute c'est à mon avis une des meilleure
sorties de pure oi! américaine de ces dernières années.